Objectifs 2020 des RH : Poser les bases d’une gestion efficace des données (Source : Markess)

Porteuses de valeur et d’innovation, les données sont au cœur de la transformation digitale que vivent les organisations.

Si les fonctions marketing et relation client ont été les premières à investiguer et à exploiter les données relatives aux clients, la sphère RH n’échappe pas à cette lame de fond. Les données RH, propres aux collaborateurs (actuels mais aussi anciens et futurs !) sont tout aussi stratégiques que les données clients et procurent un véritable avantage compétitif aux organisations qui savent les exploiter et les valoriser. Une telle démarche suppose néanmoins quelques pré-requis en termes de gestion, ce que nombre d’entreprises et d’administrations sont encore loin d’avoir adopté selon les analystes de MARKESS.

 

Des priorités dictées par le contexte légal et réglementaire

Interrogés par MARKESS au 2ème trimestre 2018 sur leurs besoins en gestion de données RH, les décideurs RH font part de priorités multiples relevant principalement du domaine de la gouvernance. Ainsi, pour la quasi-totalité de ces décideurs, la priorité porte sur la confidentialité des données. La DRH est en effet garante des données qu’elle collecte et traite. Le prélèvement à la source (PAS) de l’impôt sur les revenus à partir du 1er janvier 2019 soulève par exemple des interrogations du côté des collaborateurs. Un sondage de YouGov montre en effet que 60% des Français s’inquiètent pour la confidentialité de leurs données avec le PAS. Ces craintes sont confirmées par les décideurs RH interrogés qui constatent des changements d’attitude chez les collaborateurs et des questions sur la confidentialité des revenus du conjoint ou des autres revenus du foyer.

Au-delà de la confidentialité, pour plus de 90% des décideurs RH, il est également prioritaire d’ici 2020 de garantir l’intégrité des données gérées et d’être en conformité avec les réglementations, RGPD en tête dont l’application implique aussi les DRH. La protection des données à caractère personnel est clairement un critère incontournable des DRH dans leur relation avec les fournisseurs de solutions amenés à traiter, héberger des données RH et légalement co-responsables aux yeux du RGPD.

 

La qualité des données, condition sine qua non

Un autre enjeu majeur concerne la qualité des données RH car sans données fiables et à jour, toute analyse pertinente serait vaine. Là encore, les DRH ont conscience de la tâche à accomplir : 93% d’entre eux estiment en effet prioritaire d’améliorer la qualité des données RH en s’attaquant aux doublons, aux données obsolètes, erronées, incohérentes… La qualité des données RH est aussi une condition sine qua non à tout projet de transformation avec le digital.

C’est également un pré-requis à une possible valorisation des données RH avec notamment 83% des décideurs qui jugent primordial d’accroître la valeur stratégique de telles données.

 

Des besoins épars

Les besoins ne se limitent pas à ces priorités, preuve s’il en faut, de l’étendue du chantier qui attend les DRH ne serait-ce que par la diversité des données à gérer, tant dans leur format (avec la nécessité d’intégrer de plus en plus de données non structurées) que dans leur nature. La majorité des décideurs RH interviewés s’accordent sur 4 processus RH particulièrement critiques en matière de gestion des données : développement des compétences, évaluation et performance, rémunérations et recrutement. Des processus au cœur de la gestion du capital humain et de l’organisation des ressources, comme c’est le cas pour ArcelorMittal Construction qui recourt à l’intelligence artificielle pour répondre à ses problématiques de planification RH.

 

S’outiller en conséquence et s’entourer des bonnes compétences

Hélène Mouiche, analyste senior auteur de l’étude, note que “les DRH ne disposent pas dans l’ensemble des outils et des solutions adéquats pour gérer de manière optimale leurs données RH et répondre correctement à leurs priorités dans ce domaine. Seuls 28% mentionnent recourir à des solutions spécifiquement dédiées à la gestion des données, plus particulièrement pour faire du reporting, intégrer les données RH en provenance de différentes sources ou applications et gérer la qualité des données. Les autres ont quant à eux recours aux fonctionnalités de gestion de données proposées par leurs fournisseurs de solutions RH, des outils que maîtrisent les experts et gestionnaires RH”. Or l’un des points à ne pas négliger pour optimiser la gestion des données est bien de s’assurer de bénéficier des ressources et des compétences au niveau des nouveaux enjeux en la matière (chief data officer, data scientist, data analyst…). Or aujourd’hui, seuls 12% des DRH interrogées détiennent de telles ressources en leur sein !

 

1 Sondage YouGov auprès 1 008 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans réalisé en mai 2018
2 Règlement Général pour la Protection des Données, entré en application le 25 mai 2018

 

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email